Publié le 15 mars 2020
Marion & Damien reviennent de leur expatriation à Montréal, qui a duré d'1 an et demi. Ils nous partagent leur expérience, leur ressenti et leurs adresses et bons plans !
Comment ont-ils fait pour se trouver un logement ? Comment s'est passé la chasse au jobs pour Marion ? Et la vie à Montréal alors ? Elle est comment ? Tout plein de questions auxquelles ils ont eu la gentillesse de répondre
On est un couple de français. On a habité à Lille et à Annecy. Puis on a vécu 1 an et demi à Montréal. On s'est expatrié dans la capitale québecoise car Damien avait trouvé une chouette mission dans une entreprise là bas. (Damien est 3D modeler artist. Il travaille en freelance ou en contrat pour l'industrie des jeux vidéos ou du cinéma - ndlr)
On a toujours eu très envie d’avoir une expérience à l’étranger, en particulier en Amérique du Nord. On ne rêvait pas forcément de Montréal mais comme l’opportunité s’est présentée et que c’était un bon moment pour nous deux, on a foncé.
C'était très speed ! On a eu très peu de temps pour se préparer car Damien a signé son contrat début juillet 2018 pour commencer début août 2018. Damien est donc parti en premier, avec une valise sous le bras. Marion est restée un mois de plus en France pour préparer le déménagement de notre appart d'Annecy et est ensuite allée le rejoindre. C’est la boîte qui embauchait Damien qui s’est occupée des Visas du coup niveau paperasse de ce côté, c'était plutôt simple.
Le prix des loyers à Montréal grimpe en permanence mais c’est encore abordable, surtout quand on a l’habitude des tarifs des grandes villes françaises Le bon coin local c’est Kijiji, il faut aussi regarder sur Facebook Marketplace et dans les groupes Facebook d’expats.
Nous on a trouvé avant de partir à distance via Kijiji avec un ami qui a visité sur place. C’est vraiment adapté aux migrants, vous allez avoir pas mal de monde qui partent et revendent leurs meubles. Il y a un grand débat à Montréal que les français font monter le prix des loyers et parfois les tarifs proposés dans les groupes pour expats sont trop élevés. Il faut savoir que les tarifs varient également beaucoup suivant le quartier et bien sûr la prestation…
À savoir ! Le bail classique pour une location est de 1 an. Il débute en général à partir du 1er juillet, ce qui donne la situation absurde ou tout le monde déménage en même temps… Si vous voulez partir avant la fin du contrat en cours il faut retrouver un locataire sinon il y a des pénalités. Ce n’est vraiment pas compliqué de trouver un repreneur car le marché est plutôt saturé, surtout en centre ville.
Oui on n’immigre pas au Canada comme on pourrait aller vivre en Europe. Il faut un permis correspondant à ce que vous voulez/pouvez faire. C’est vraiment drôle d’ailleur c’est LE sujet de conversation “ice breaker” des expats entre eux
En résumé, il existe :
- Le permis vacances travail (PVT) c’est un peu le saint graal car tu peux tout faire, s’obtient avec un système de tirage au sort, réservé aux - de 35 ans (30 ans pour les Belges).
- Le permis de travail jeune professionnel : si tu as trouvé un emploi au Canada c’est assez facile à obtenir.
Vous pouvez faire les deux demandes de ces permis en même temps, c’est conseillé
- Autres permis de travail (C14 par exemple) : ce sont des permis qui sont faits et pris en charge par l’entreprise qui embauche des métiers spécialisés (ce qu’on a eu).
La plupart des permis donnent droit à un permis similaire pour le conjoint (conjoint de fait ou marié). Tu peux aussi partir par exemple créer une entreprise là-bas avec des investisseurs sur place. Ça te donne aussi un permis, il y a pas mal de ressources en ligne pour se renseigner sur le site officiel du gouvernement du Canada.
Alors c’est le plein emploi au Québec et c’est pour ça que l’immigration est facilitée. Le Québec souffre plutôt d’un manque de personnel, particulièrement en région, donc hors Montréal. Et ce, sur toute sorte de métier plus ou moins qualifié.
Damien travaille dans l’industrie du jeu vidéo et du cinéma d’animation et il y a beaucoup d’entreprises du secteur qui embauchent en masse des immigrants à Montréal. C’est un secteur soutenu par l’état avec d’importants crédits d’impôts !
Dans le domaine de Marion (la communication/ marketing) il y a aussi beaucoup de travail mais c’est plus difficile de trouver directement. Montréal contrairement à l’idée qu’on en avait ce n’est pas vraiment “à l’américaine” où tu embauches et changes de job du jour au lendemain. Les entreprises ont besoin de faire confiance, il faut réseauter, rencontrer des gens, avoir des références et ça prend du temps. Il faut souvent une “première expérience” locale qui va donner confiance aux employeurs, réadapter son CV à la façon de faire là bas (il y a des ateliers pour accompagner les migrants).
Le bénévolat est très valorisé et c’est un conseil aux nouveaux arrivants de tout de suite donner quelques heures par semaine à une association pour rencontrer du monde et commencer à montrer ses qualités pro.
La couche de glace de 3 cm SOUS la neige sur les trottoirs pendant 3 mois Les arrêts de bus sur les poteaux nous ont aussi surpris. Il y a l'addition partagée au resto aussi, plein de détails qui font que tu sais que tu es vraiment ailleurs.
Les rues immenses et sans fin sur un plan quadrillé contrairement à l'Europe aussi ça nous a fait bizarre
La gentillesse des gens, le savoir-vivre et le respect au quotidien. On se sent très en sécurité à toute heure de la journée et de la nuit. !
À pieds, en Métro et en vélo (Bixi, service de location de vélo libre-service). Et de temps en temps on louait une voiture avec des copains pour se balader.
Le printemps ! L’hiver 2018-2019 a été bien trop long… La bouffe aussi nous manque, même si on trouve de tout là bas. Mais c’est souvent moins appétissant qu’ici. Il y a des bons produits mais aussi pas mal de trucs assez dégueulasse qu’on oserait pas vendre en France
On habitait déjà pas à côté de la famille donc on a gardé les mêmes moyens de communication (téléphone, skype, etc.). Les amis c’est un peu comme quand tu changes de région, tu gardes contact et tu t’en fait aussi d’autres sur place...
Comme on est pas restés très longtemps, c'était plutôt limité. Marion est rentrée 1 fois pendant notre séjour, Damien n'est pas rentré.
- Aller boire une bière dans une Micro Brasserie (Dieux du ciel ou encore Vice & Versa)
- Aller à un événement de réseautage (on appelle ça les 5 à 7)
- Ciné concerts à la Place des Arts.
On aurait remonté la rue St Laurent pour voir le plateau et le Mile End. On aurait continué en faisant un tour au parc du Mont Royal pour voir toute la ville d’en haut
Marion : Je n’ai pas fait ce que je recommande d’aller faire du bénévolat direct et je pense que ça m'aurait aidé. Si c'était à refaire, je ferais ça direct !
Damien : Ne pas avoir négocié mes jours de congés sur mes contrats. C’est une variable comme le salaire et en tant que Français je ne le savais pas
Marion : J’ai vraiment appris à travailler plus à distance en Digital Nomad. Yeah, et j’ai appris plein de petites choses, sur le plan personnel et pro. Cette expatriation m'a beaucoup apporté oui
Damien : Oui, j’ai perfectionné mon anglais ! Effectivement, au Québec les gens parlent français mais dans la boîte où j'étais c'était plutôt anglophone. Et d'avoir travaillé dans le secteur du cinéma d’animation, que je ne connaissais pas, c’était vraiment enrichissant !
Oui, plein de conseils !
Un grand merci à Marion et Damien pour leurs réponses à nos questions ! Une expatriation c'est toujours une expérience hors du temps, de sa routine. Ça te mets forcément les choses de ta vie en perspective. Alors si tu en as l'opportunité, un conseil, saute dessus !!
Et pour tous ceux qui se sont déjà, ou sont actuellement expatriés : quels sont tes ressentis? Qu'est-ce que l'expérience de vivre ailleurs t'as apporté ? On est curieux de savoir, dis-nous tout en commentaire !
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Bisous bisous,
Aude & Jérémy